La mangue et ses dérivées valorisée
Les acteurs de la filière mangue ont tenu la troisième édition de « Salon de la Mangue ». La cérémonie d’ouverture de ce salon a eu lieu le jeudi 04 juillet 2024 à la maison de la culture Anselme Titiama Sanon sous la Co-présidence des ministres en charges du Commerce, de l’industrie, des petites et moyennes entreprises, Serge Poda et de l’agriculture et des ressources animales et halieutiques, Ismaël Sombié.
C’est sous le thème « offensive agropastorale et halieutique 2023-2025 : opportunité de relance durable de la filière mangue » que s’est tenue la troisième édition du Salon de la Mangue dénommé « SAMA ». Fruit bien prisé des Burkinabè, la mangue contribue énormément à l’économie du Burkina-Faso assurant l’avenir et une souveraineté économique de ce pays. En effet, selon le président de la délégation spéciale de la commune de Bobo-Dioulasso, Laurent Koudougou Kontogom, cette filière a rapporté en 2023 plus de 22 milliards de francs CFA. Cependant, il est opportun de reconnaitre que la filière mangue est confrontée à d’énormes difficultés qui ternissent d’ailleurs l’image du Burkina à l’extérieur. Il s’agit bien de certaines maladies de plantes qui sont à l’origine de la perte de plus de 100 millions de nos francs. Au cours de ce SAMA, l’opportunité est donnée aux acteurs de porter des réflexions profondes pendant deux jours à l’effet de trouver des solutions à ces problèmes et pour booster la filière.
Le président de l’interprofession des acteurs de la mangue (APROMA-B), Yaya Koné, lui, a exprimé au gouvernement toute la gratitude de la filière mangue en ce qu’elle a bénéficié de soutiens énormes. Il faut dire que le gouvernement a facilité l’achat du gaz qui est un élément important dans la filière et a contribué à réduire de façon considérable des refoulements de cargaisons de mangues exportées. Produites principalement dans quatre régions que sont les Hauts-Bassins, les Cascades, le Centre-Ouest et la Boucle du Mouhoun, la production des mangues est une opportunité qui occasionne le montage de plus de 122 unités de transformation, les emplois de 30 exportateurs sur le marché sous régional et international, la création de deux unités industrielles installées à Bobo Dioulasso et Orodara que sont AFRIDIA et DAFANI et plus de 63 795 emplois directs et indirects.
Malgré tous les soutiens accordés, le président Koné ne s’est pas empêché de citer quelques difficultés auxquelles est confrontée la filière. Il a parlé entre autres du vieillissement des vergers qui entraine une faible productivité, des infestations des mouches de fruits, des maladies du manguier, le dessèchement du manguier, de l’insuffisance des traitements phytosanitaires, du coût élevé et de la non disponibilité de certains produits de surveillance et de traitement contre les mouches de fruits et de la menace d’interdiction de l’exportation des mangues du Burkina vers le marché Européen. Le président de la chambre régionale d’agriculture, Allassane Siénou a remercié tous les acteurs pour leurs engagements à booster la filière mangue, toute chose qui marque l’engagement à faire de la filière mangue un secteur stratégique pour la souveraineté économique.
Le ministre du Commerce, Serge Poda quant à lui, a félicité l’APROMA-B pour la tenue de cette 3ème édition de SAMA qu’il considère comme une preuve de la résilience et il a remercié tous les acteurs de la filière pour leur vaillance et les efforts fournis. Le ministre Poda déclare que la filière mangue joue un rôle essentiel dans l’économie nationale. Elle contribue à la compétitivité globale de l’économie de notre pays en étant une source d’entrées importantes de recettes d’exportation. Elle représente dans l’économie burkinabè une filière porteuse, créatrice d’emplois et de richesses. Quant aux difficultés énumérées, le ministre semble avoir prêté une oreille attentive et d’ores et déjà, il a annoncé quelques pistes de solutionnement parmi lesquelles le renouvellement de 15% des superficies de vergers de mangues.
Emmanuel Sombié
